lundi 8 juin 2015

Quel contrôle démocratique des services de sécurité ?

Alors que le débat sur le projet de loi sur le renseignement bat encore son plein en France, une réflexion européenne s'initie au sujet du contrôle démocratique des services de sécurité.

En effet, le projet de loi sur le renseignement a été approuvé à l'Assemblée nationale mais la discussion sénatoriale est loin d'être terminée et cela d'autant plus que sur un sujet similaire, le Conseil d'Etat vient de saisir le Conseil constitutionnel d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC)1 au sujet de l'accès aux données de connexion des internautes français, prévue par la loi de programmation militaire de 20142. Cette disposition prévoit, à titre exceptionnel, d'intercepter les conversations téléphoniques pour rechercher des informations intéressant « la sécurité nationale, la sauvegarde des éléments essentiels du potentiel scientifique et économique de la France, ou la prévention du terrorisme, de la criminalité et de la délinquance organisées et de la reconstitution ou du maintien de groupements dissous ». La fédération FDN, qui regroupe une vingtaine de fournisseurs d'accès à Internet régionaux indépendants et la Quadrature du Net, association de défense des libertés sur Internet, reprochent à l'article « une atteinte à la vie privée et l'absence de garanties légales pour le respect du secret de la correspondance ».

Ainsi, l'argument de la surveillance de masse liberticide est une nouvelle fois confronté aux exigences sécuritaires des nations de plus en plus confrontées au terrorisme sur leurs territoires. Face à cette opposition, il est intéressant d'examiner deux points de vue européens, opposés et actuels car exprimés la semaine dernière.